Planeur Avia 40P à la Montagne Noire
C’est au printemps 1932 que Jean Thomas découvrit le site de la Montagne Noire, sur les hauteurs du bassin de Saint-Ferréol ; s’en suivirent une multitude de décollages au sandow, pour prospecter le site et découvrir les fantastiques conditions aérologiques qu’il offre. Découvrons ici quelques passages de l’histoire de ce qui fut l’un des berceaux du vol à voile français.
Le 19 octobre 1932, Thomas se pose à la tombée de la nuit, aux commandes de son Sulky, au terme de 3h25 de vol, battant ainsi le record du monde de durée en planeur.
Le terrain fut ensuite élevé au rang de Centre National de Vol à Voile le 16 avril 1941. Dédié à la formation et au perfectionnement des vélivoles, il accueillera des centaines de stagiaires.
Spalinger décollant de la Montagne Noire, avril 1951
Le 20 juin 1942, au terme de 38h06 de vol, Eric Nessler se pose à la Montagne Noire, battant ainsi le record du monde de durée en monoplace.
Le registre des vols fait mention, à la date de 25 mars 1946, d'un "vol remorqué" suivi d'un "vol libre" accomplis par De Lasageas et Colin sur C-800 ; pour l’époque, c’est une innovation, les seuls moyens de lancement étant alors le treuil et le sandow.
Spalinger remorqué au-dessus des bâtiments de l'aérodrome
Les premiers avions remorqueurs utilisés à la Montagne Noire seront le Fieseler "Storch", puis sa version "Morane-Saulnier M.S.502" à structure alaire métallique et moteur Salmson 230 CV en étoile. Le spectacle de la grande "cigogne" trainant un C-800 au bout de sa "ficelle" va vite devenir familier.
Les 20 et 21 avril, Ambrosi et Lemaire sillonnent la "douce France" en "PM200", remorqués sur le parcours : M.N., Bergerac, Tours, Toussus-le-noble, Beynes-Thiverval et retour par Montauban et Toulouse.
Au rythme éfreiné des stages, des milliers d’heures de vol sont accomplies sur le terrain, dans une ambiance toute particulière de franche camaraderie et de rigolade. Outre les vols épiques de ces pionniers, il n’est pas rares d’assister à des soirées dédiées aux chasses au Dahu (animal fort courrant à la Montagne Noire) et Cardinaux Paf !
Planeur Milan au décollage
Avec les progrès dans la connaissance du vol, on s'oriente désormais vers le vol sur la campagne, et les techniques de gain de temps que cela implique, partant du principe qu'une charge alaire importante permet d'aller rapidement d'une ascendance à une autre. Plus généralement, on ne va plus spiraler dans toutes les cheminées d'air chaud jalonnant un parcours et, une fois parvenu au sommet d'une bonne ascendance, on en négligera une ou plusieurs autres pour aller directement dans une énième et ainsi de suite jusqu'au point de destination. Mais pour ce faire, il faut aller vite en perdant le moins possible de hauteur dans les zones neutres ou descendantes : d'où l'utilité d'un planeur "fin" artificiellement alourdi d'un liquide dont le pilote peut délester les ballast à volonté... Lorsqu'il se pose à Puivert, le Bréguet904 a parcouru 70 km et relié le Saint-Barthélémy au pic d'Hourtizet.
Breguet 904
En 1961 deux records de France homologués à l'actif de Jean-Paul Wiess et René Siaudeau en biplace Bréguet-904:
Altitude absolue : 10400 mètres
Gain d'altitude : 8900 mètres
Cérémonie d'ouverture du championnat de France 1961 à la Montagne Noire
Le championnat de France de Vol à Voile est préparé du 4 au 18 juin et disputé du 19 au 30 juin 1961 à la Montagne Noire.
Voici les noms des 19 concurrents, assortis de leur numéro : Armengol(09), Barbéra(12), Bernard(04), Biagi(08), Cazilhac(07), Counotte(15), Mlle Degeorge(06), Epineuse(10), Fitzner(03), Giard(02), Houde(16), Labar(01), Lacheny(05), Le Luc(13), Mandard(20), Marsat(17), Trubert(14), Vitek(21), Weiss(11).
Et ceux du météorologue (Gerbier) et des pilotes remorqueurs (Andrieu, Aubriot, Bessède, Bailly, Borneuf, Collobert, Gélix, Maurice Lamort, De Lasageas, Ct Louveau, Martinaud, Orbillot, Ribière, Ségui, Siaudeau, Tardy).
Le 283ème stage, en septembre 1979, est ainsi défini par ses 9 participants (président Kete, Coffinières, Clé-Ortega, Mlle Diquelou, Février, Guillot, Poisson, Mme Szychowiak, Szychowiak): "Danger, Centre de Vol à Voile éjectable."
En effet, ce stage sera le dernier de ceux du Centre National de Vol à Voile de la Montagne Noire… L'ultime registre des vols se referme : vol à voile : 2.777 h, vol à moteur : 1.028 h, soit un total de 3.805 heures de vol accomplies en 1979 par le personnel navigant et 195 stagiaires.
C’en est donc fini du Centre National de la Montagne Noire... De 1941 à 1979 204.383 h de vol à voile et 45.905 de vol moteur ont été réalisées, soit un total de 250.288 h en 38 années soit en moyenne 6.587 heures !
Le 30 septembre 1982, le Recteur Chalin, chargé de mission par l'Education Nationale, présente un projet de relance du vol à voile à la Montagne Noire.
Le 4 janvier 1984, Gustave Roger Camiliéri est nommé Directeur et Chef-Pilote du nouveau Centre de la Montagne Noire.
Durant les 3 premières années du renouveau (1984-1987), environ 8.000 heures de vol ont été accomplies et 165 brevets ou qualifications obtenus.
"La Montagne Noire sans Autan serait la Terre sans Satan."
"C'est d'excès de politesse que naît la perte de vitesse..."
"La pente portait tellement qu'une vache volait."
"...Premier stage : craignant un vol sinusoïdal, son président vole sur planeur équipé d'une éclisse, après avoir trouvé le pas de sa porte plus moelleux que son lit."
"Cher monsieur, nous nous connaissons depuis dix minutes et dèjà vous me traitez de bougre de con. C'est merveilleux!"
"A présenté de près et sous tous les angles son Emouchet à tous les stagiaires de la promo."
"étude de virages en ligne droite;"
"A mis des gants le jour où il a poussé un planeur."
Un fermier au pilote posé dans son champ : "...Ah vous êt's aviateux! Les aviateux, mon gars, c'est tous des menteux, des voleux et des baiseux d'filles" (sic).
"Cré nom,j'vast'y pas bentôt voler sû aut'chose que c'putain d'310?"
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